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Etudiante en Information-Communication à l'Université Paris VIII

mardi 8 mai 2012

"Les nouveaux chiens de garde" : ça me regarde

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Bon, déjà, ce n'est pas vraiment un film de style Hollywoodien, Festival de Cannes ou que sais-je, comme j'aurais commencé de prendre la frêle habitude de critiquer. Il s'agirait plutôt d'un de ces documentaires dont la verve et le culot m'enivrent et m'exaltent. Ici, on nous dévoile les dessous du monde fermé, voire abstrait des relations journalistico-politiques. Avant de m'intéresser à ce film que j'ai vu ce soir dans un de ces nombreux cinémas d'arts et d'essai que Saint-Michel accueille si bien, j'ai toutefois lu le bouquin du même nom datant de 1997 écrit par Serge Halimi, journaliste qui bosse entre autre au Monde Diplomatique et qui a lui-même décidé de reprendre les idées d'un autre auteur des années 1930, Paul Nizan dont l'ouvrage s'intitule tout simplement Les chiens de garde. Celui-ci critiquait déjà l'ensemble du monde philosophique des beaux quartiers qui ne savait "rien" du monde populaire et prolétaire qui l'entourait.

En fait, quand on regarde ce film, on a l'air con. Surtout quand on a toujours eu envie de faire partie de ce monde qui nous paraissait être au départ un monde plein de promesses, rempli d'informateurs, de sauveurs, de délivreurs de conscience. Avec ce documentaire, on voit très bien comment sont ces journalistes qui, soit disant, sont pour le pluralisme de l'information alors que chacune de leur tête a fait le tour de tous les grands médias français. On parle d'un pluralisme! La comparaison que les réalisateurs (Gilles Balbastre et Yannick Kergoat) font de ces journalistes avec les footballeurs professionnels, est, je trouve, plutôt pertinente. Ces joueurs qui n'appartiennent à aucun club, qui en changent comme de chemise et qui, finalement, sont beaucoup plus attirés par le profit et la notoriété qu'ils peuvent tirer de leur "travail" peuvent effectivement faire penser à ces journalistes qui partiront de France Inter quand on leur proposera un meilleur revenu et un statut supérieur à Libération.
 
Mais attention, ce ne sont pas n'importe quels journalistes. Ces journalistes surmédiatisés sont soit présentateurs de JT, soit éditorialistes de renom ou encore, à leurs heures perdues, conseillers politiques et économiques. Un contre-pouvoir qui fait partie de la même famille que le pouvoir en question.  Cela ne les empêche pas de se réunir tous les derniers mercredis du mois au Siècle, club privé situé à la place de la Concorde rassemblant les 500 et quelques personnes issues de la classe dirigeante française. Entre deux "Tchin-tchin" de Veuve Clicquot et quelques poignées de main précieuses, ils discutent du peuple qu'ils veulent "aider", "informer", en somme, rendre moins con.

Mais pourquoi de plus en plus de personnes veulent faire partie de ce beau petit monde ? Peut être parce qu'ils n'ont pas encore regardé ce film et qu'ils devraient vraiment le faire, histoire d'être un peu plus conscient de ce qu'il s'y trame. Ou peut-être encore qu'ils en ont tout à fait conscience et qui veulent clairement être comme ces "chiens". Et bien qu'ils s'y complaisent. Moi, j'essaierai, tant bien que mal, de  rester critique et libre de penser comme bon me semble. Je tenterai de me placer du côté des "vrais", de ceux qui ont réalisé ce documentaire par exemple, de ceux qui ne retournent pas leurs vestes et ne la cirent pas comme certains pourraient le faire lorsque la Tissot, pourtant luxueuse, ne leur suffit pas. Rolex.