Roll On The Script

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Etudiante en Information-Communication à l'Université Paris VIII

mardi 11 décembre 2012

"Mauvaise fille" : un souffle d'air dur

Louise (Izia Higelin) naît avec des parents déjà "mauvais". Le père, Georges (Bob Geldof), est chanteur de rock (oh la la, que c’est mauvais !) et la mère, Alice (Carole Bouquet), est hippie à ses heures perdues. Lorsqu’on a 10 ans, des parents "normaux" iraient nous chercher à la sortie de l’école, nous auraient attrapé tendrement par l’épaule et nous auraient demandé attendris : "Comment s’est passé ta journée ?". Les siens ne sont pas là, ils sont ailleurs, occupés à autre chose. Entre le père qui voyage pour ses tournées et la mère qui "voyage" au bout d’une seringue, la petite apprend vite à se démerder toute seule. 

La "pauvre" fille grandit assez bien malgré tout. Elle a 20 ans maintenant – et toutes ses dents. Elle a un petit ami du nom de Pablo (Arthur Dupont) et ils forment un couple heureux et joli. Ils s’aiment, elle tombe enceinte de lui. Mais sa mère tombe malade (cancer du sein) au moment où elle s’apprêtait à lui annoncer la nouvelle, comme de bien entendu. L’état s’aggrave. Ah !… un élan d’espoir! Et puis, non, ça retombe. Le ventre est déjà bien rond, elle lui annonce sur son lit de mort. 


Film où l’on doit s’émouvoir, s’attrister, pleurer. Ou plutôt film où l’on "voit" s’émouvoir, s’attrister, chialer Louise quand elle n'éclate pas de rire pour deux sous. Une série de gros plans sur une figure torturée par des grimaces, des émotions presque surjouées. Combien d’oignons a-t-elle pu tranché avant de jouer toutes ces scènes malheureuses? 

Pour son premier film, Patrick Mille essaye d’adapter le roman de sa compagne Justine Levy écrit trois ans auparavant ; un premier film dans lequel des chanteurs jouent aux acteurs, une couleur aseptisée, une histoire vide d’innovation se dégagent et où un scénario qui, bien qu’il soit réalisé à deux mains, reste fragile de contenu et de sens, se battant cruellement contre des blancs sonores comme visuels omniprésents.

Non, ce long-métrage ne m’a pas transporté. Si je devais juste décerner le prix de la plus "mauvaise fille", ce serait à Carole car, pour moi, elle a été l’actrice principale de ce film. Elle mériterait d’incarner, dans ce cas, au moins ce titre. Si je le pouvais, je lui offrirai même un Bouquet de félicitations.

lundi 19 novembre 2012

"Après Mai" : après beaucoup de choses

Gilles (Clément Métayer), un lycéen un peu artiste qui fera de sa vie une peinture. Christine (Lola Creton), une jeune fille, perdue dans des allocutions politisées. Des personnages entourés, soutenus, dans leurs aspirations. Un monde de jeunes fermés aux parents. Une fête sous les bombes. Un amour incompris et qu’on laisse filer. Réflexion, mélancolie, ambition ? Une belle histoire au fond.

Des dialogues monocordes, sans vie profonde, s’émanaient du script comme crachées par des bouches trop jeunes, inexpérimentées, juste contentes d’être vues pour la première fois au grand écran et d’en ramasser quelques dollars. Seules les voix de Gilles et Christine, et encore heureux vu qu’ils sont les deux personnages principaux, pouvaient le faire. Les répliques, toutes prédécoupées et prêtes à l’emploi ne pouvaient être en aucun cas de simples phrases génies sorties tout droit de l’une des cervelles des comédiens. Aucune impro n’a pu être détectée, ce qui est regrettable pour une époque où l’on doit être spontané, créatif ou ambitieux, je crois.
 

La courbure d’un sein trop petit, des vergetures sur un autre plus gros, des poils trop abondants sur une jambe masculine, des teints sans fard, cette dimension esthétique naturelle, oui, je l’ai appréciée. Voilà, ce film fait part de beaucoup de sensibilité esthétique, la vue se fait le plaisir d’être le sens le plus sollicité chez le spectateur. Alors quand il s’agit d’exposer le jeu des acteurs, tous pourtant très différents, très beaux dans leurs différences et leurs aspirations, c’est très difficile de donner à l’ouïe ce dont elle pourrait avoir besoin pour être comblée.

Sur fond de sons rock psychédéliques et de cris "révolutionnaires", des adolescents se prélassent et luttent en fumant de l’herbe dans un peu plus d’herbe calés autour d’une guitare qui balance toujours autant de musique folk, pop et j’en passe. De l’amour, des bisous dans le cou, des regards, des départs. La mort, et puis demain ? Pensons autrement, arrêtons. Il y a déjà eu Péril Jeune du grand Klapisch, plus drôle et plus détaché, et surtout plus émouvant, avec des acteurs qui, grâce à ce dernier, sont devenus célèbres. On verra bien pour ces acteurs-ci.

Ce film, va, en définitive, apprendre aux collégiens nostalgiques et en soif de découvertes en tout genre comment s’est passé l’époque. "Ah, oui c’était bien, ça c’était ça la vraie époque. Regarde, ils luttaient pour quelque chose ! Pff, j’aurais tellement aimé vivre à cette époque, en plus la vie était peu chère."

Un film assez beau à regarder mais sans la voix des acteurs si possible, juste sur fond de musique qui flotte comme il faut. Film destiné aux ados de moins de 16 ans. Plus, s’abstenir. Sinon, si vous êtes des vieux de l’époque et que vous souhaitez amener votre fille, vous aurez l’occasion de comparer votre vie avec celle qu’ils veulent nous faire montrer. Et puis, Mr Assayas ? Pourquoi, un énième film sur les années 1970 et cette « révolution culturelle » ? N'y en a t-il pas eu déjà assez? Voilà, c’est tout.

dimanche 23 septembre 2012

"The We and The I" : une (r)évolution


Ici, le talent de Gondry se manifeste clairement par le fait qu'il n'utilise qu'un simple bus en guise de décor avec pour arrière plan les rues "charmantes" du Bronx. C'est admirable de voir que l'on peut se débrouiller à faire un bon film avec du fond, un aspect vraiment réaliste (notamment en remarquant les personnages qui sont "vrais", sans maquillage, sans artifices, sans les mensurations qu'on nous impose à longueur de temps dans les magazines, juste naturels) sans sortir un budget faramineux de sa poche. John Carter, lui qui fut produit par les studios Disney, avec 300 millions de budget s'est annoncé comme un flop, comme un véritable échec commercial.

Chez Gondry, le décor, similaire du début à la fin, n'empêche en rien une évolution remarquable de l'histoire ; les "vrais" acteurs, on peut le dire, ce sont les acteurs, "physiques", j'entend bien. Cette affirmation a l'air évidente dite comme cela mais il s'agit de tout l'inverse dans beaucoup de films qui ont beaucoup de succès auprès de la population "cinéfile", notamment auprès des jeunes, il s'agit de la plupart des blockbusters, ce qui est bien dommage (non pas pour le fait qu'ils soient quasiment nourris uniquement d'effets spéciaux mais pour les conséquences hypercommerciales engendrées par ce type de film). Les gens ont tendance à être attirés par des films interprétés pas des stars mondiales, souvent américaines, dans lequel sexe et baston font bon ménage, et si possible dans un cadre spatio-temporel irréaliste, voire merveilleux. Cela les distrait, les font voyager le temps d'une heure et demi. Et après ils retombent cruellement dans la réalité.
 
Chez Gondry, les acteurs ne sont pas connus, cela se voit qu'ils ont tous un âge "normal" pour être au lycée (15-17 ans) ce qui est parfois inconcevable dans certains films où les lycéens sont mis en scène dans des ébats sexuels souvent mal considérés pour leur âge. Pour cela, on demande à des personnages plus âgés (d'une vingtaine d'années), qui ont dit depuis longtemps "bye-bye" à l'acné et qui ne savent même plus quand ils ont copuler pour la première fois, d'incarner ce type de rôle. Et pourtant, les personnages aussi jeunes que ceux qu'ils représentent sont tout simplement "vrais", je le répète, ils sont même parfois plus talentueux de par ce naturel probant que certaines stars télévisuelles qui n'ont qu'un seul but, celui de déployer leur narcissisme derrière un personnage manichéen. Les personnages de The We and The I ne sont pas soit "gentils" soit "méchants", ils sont tous différents les uns des autres et chaque personnage a lui même un caractère, une sensibilité qui évolue, change tout au long du film. Plus le nombre de passagers diminue, plus l'on se porte sur la personnalité réelle des derniers. Ils sont comme révélés lorsqu'ils ont quitté leur bande derrière laquelle ils se cachaient, une bande qui s'unit pour construire une carapace superficiellement violente et méprisante à l'égard des autres. Le film se divise d'ailleurs en ces trois parties volontairement mises en avant par le réalisateur qui réussit humblement à les dissimuler dans l'étroit décor du film : "les tyrans", "le chaos", "le je".

Même si on peut trouver incroyablement long le trajet entreprit par le bus, on ne se lasse pas une seconde. On se laisse porter par la camera de Gondry qui réussit à passer de tête en tête, de groupe en groupe, avec une facilité, un naturel déconcertant, puisque même s'ils sont disposés en groupes, ces individus interagissent directement ou indirectement ensemble. Les courts et fréquents passages qui mettent en scène des vidéos amateurs soulignant le discours des adolescents, des vidéos montrant ces personnages dans des situations déconcertantes voire navrantes, servent même de transition, entre les parties de ce film.

Un défaut? Parfois la vraie vie peut être ennuyeuse à vivre mais surtout à regarder quand on se place au niveau de sa continuité. C'est peut-être ce qu'on peut reprocher à ce film, le fait d'être "trop" réel, comme si que l'on était un fantôme, un être invisible et que l'on regardait cette longue scène d'une heure et quarante trois minutes sans jamais fermer les yeux. La plupart des films, il faut le dire, sont inscrits dans un cadre temporel très long, parfois pouvant atteindre des dizaines d'années, comme si leurs réalisateurs voulaient axer le film sur un seul sujet et balayer tous les autres, sur l'action la plus commerciale, et supprimer tous les autres actions qui auraient pu figurer dans le film. Donc, est-ce vraiment un défaut?

jeudi 7 juin 2012

"Sur la route" : film à trois facettes

Des scènes de clopes, de baise et quelque peu de "route", voilà à quoi doit s'en tenir grossièrement, l'adaptation inadaptée d'un roman bien plus fournit en terme, ne serait-ce que, de péripéties, de rebondissements, de contenu. Cependant, pour un film qui dure 2h20, on a l'impression qu'il n'en dure que 20 minutes. Cela montre donc que l'on s'ennuie pas.

Trois âmes plus perdues que vagabondes qui sont celles de ceux dont Jack Kerouac, alias Neal Cassidy (ou plus familièrement, Sal Paradise) fait l' "éloge" ou plutôt une apologie faussement utopique, âmes à travers lesquelles on repère des failles, des déviances, des sourires moqueurs sinon des sourires qui cachent une peur, une peine de coeur. Dean Moriarty, cet éternel coureur de jupon, au sourire enfumé mais ultra bright accompagné de la jeune, dépravée mais belle, Marylou, une Kristen Stewart qui, je crois, a trouvé, jusqu'à nouvel ordre, son genre de rôle qui vaut cent fois celui de Bella Swan ou de Blanche Neige. C'est enfin lui même, Neal Cassidy (incarné par Sam Riley), que l'on voit le plus. Etant narrateur, c'est aussi lui qui gère l'histoire, la raconte, la manipule, lui donne un sens. On voit davantage le film à travers le regard d'un Neal ou d'un Jack que d'un Walter Salles, réalisateur du film.

Ce sont aussi trois corps qui se rencontrent, se chevauchent, s'aimantent, s'aiment et finalement qui se séparent souvent pour un long moment à tel point qu'on ne revoit plus certains, qu'on ne sait pas ce qu'ils deviennent ni quand ils reviendront. Nous étions déjà attaché à eux et c'est déjà la fin. On n'a finalement que le pouvoir de les imaginer, heureux, loins mais heureux. S'ils sont si attachants c'est surtout parce qu'ils détiennent une réelle identité, personnelle et différente de chacune des autres identités du film, que Jack Kerouac avait déjà, à l'époque, réussit à déceler subtilement.
Trois êtres, pas si complices que cela, mais assez compliqués, complexes dans la façon qu'ils ont de s'émanciper, de tout quitter pour un point, une autre personne, un destin qu'ils décident nonchalamment de choisir, les cheveux au vent, les mains dans les poches arrières d'un jean délavé. La tête en l'air. Le passé, derrière.

mardi 8 mai 2012

"Les nouveaux chiens de garde" : ça me regarde

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Bon, déjà, ce n'est pas vraiment un film de style Hollywoodien, Festival de Cannes ou que sais-je, comme j'aurais commencé de prendre la frêle habitude de critiquer. Il s'agirait plutôt d'un de ces documentaires dont la verve et le culot m'enivrent et m'exaltent. Ici, on nous dévoile les dessous du monde fermé, voire abstrait des relations journalistico-politiques. Avant de m'intéresser à ce film que j'ai vu ce soir dans un de ces nombreux cinémas d'arts et d'essai que Saint-Michel accueille si bien, j'ai toutefois lu le bouquin du même nom datant de 1997 écrit par Serge Halimi, journaliste qui bosse entre autre au Monde Diplomatique et qui a lui-même décidé de reprendre les idées d'un autre auteur des années 1930, Paul Nizan dont l'ouvrage s'intitule tout simplement Les chiens de garde. Celui-ci critiquait déjà l'ensemble du monde philosophique des beaux quartiers qui ne savait "rien" du monde populaire et prolétaire qui l'entourait.

En fait, quand on regarde ce film, on a l'air con. Surtout quand on a toujours eu envie de faire partie de ce monde qui nous paraissait être au départ un monde plein de promesses, rempli d'informateurs, de sauveurs, de délivreurs de conscience. Avec ce documentaire, on voit très bien comment sont ces journalistes qui, soit disant, sont pour le pluralisme de l'information alors que chacune de leur tête a fait le tour de tous les grands médias français. On parle d'un pluralisme! La comparaison que les réalisateurs (Gilles Balbastre et Yannick Kergoat) font de ces journalistes avec les footballeurs professionnels, est, je trouve, plutôt pertinente. Ces joueurs qui n'appartiennent à aucun club, qui en changent comme de chemise et qui, finalement, sont beaucoup plus attirés par le profit et la notoriété qu'ils peuvent tirer de leur "travail" peuvent effectivement faire penser à ces journalistes qui partiront de France Inter quand on leur proposera un meilleur revenu et un statut supérieur à Libération.
 
Mais attention, ce ne sont pas n'importe quels journalistes. Ces journalistes surmédiatisés sont soit présentateurs de JT, soit éditorialistes de renom ou encore, à leurs heures perdues, conseillers politiques et économiques. Un contre-pouvoir qui fait partie de la même famille que le pouvoir en question.  Cela ne les empêche pas de se réunir tous les derniers mercredis du mois au Siècle, club privé situé à la place de la Concorde rassemblant les 500 et quelques personnes issues de la classe dirigeante française. Entre deux "Tchin-tchin" de Veuve Clicquot et quelques poignées de main précieuses, ils discutent du peuple qu'ils veulent "aider", "informer", en somme, rendre moins con.

Mais pourquoi de plus en plus de personnes veulent faire partie de ce beau petit monde ? Peut être parce qu'ils n'ont pas encore regardé ce film et qu'ils devraient vraiment le faire, histoire d'être un peu plus conscient de ce qu'il s'y trame. Ou peut-être encore qu'ils en ont tout à fait conscience et qui veulent clairement être comme ces "chiens". Et bien qu'ils s'y complaisent. Moi, j'essaierai, tant bien que mal, de  rester critique et libre de penser comme bon me semble. Je tenterai de me placer du côté des "vrais", de ceux qui ont réalisé ce documentaire par exemple, de ceux qui ne retournent pas leurs vestes et ne la cirent pas comme certains pourraient le faire lorsque la Tissot, pourtant luxueuse, ne leur suffit pas. Rolex.

mardi 27 mars 2012

"Bellflower" : belle fleur, beautiful flower, toute petite fleur


Ce film est une jolie petite fleur brute et délicate. Cette fleur n’est pas "belle" mais "bell", à ne pas oublier. C'est une rebelle pourrait-on dire. Et son "infinie" beauté est tellement rattachée à elle qu'elles ne forment qu'une seule et même entité : "Bellflower". Elle ne peut que se rattacher à sa forme avantageuse pour exister, c’est elle qui fait sa force. On se plaira à la contempler une heure et quarante-six minutes durant, le temps de son show esthétisé. Ce film est une fleur et la fleur ne parle pas, elle fait parler (n'est-ce-pas?). Bellflower joue avec ce visuel, cette apparence, cette mise en scène qui rabattent le peu d'histoire, de narration, au second plan. Mis à part que la fleur ait des épines, que ce soit une rose, qu’elle ait un peu, par conséquent, de "caractère", ce film reste toujours un film qui attire la vue plutôt que l’oreille.

On remarque néanmoins que le novice réalisateur-acteur Evan Glodell emploie quelques techniques fards du cinéma. Le flash-back sera utilisé de manière exagérée comme dans un certain Pulp Fiction mais avec toutes les années d'expérience cinématographiques en moins.  C’est peut-être finalement cette tendance "décousue" que le peu d’histoire chevauche qui fait du film un ensemble conceptuel assez intéressant et novateur, surtout si on prend en compte le peu de budget dont il bénéficiait (17.000 $).

L’histoire, grosso-modo, ce sont deux types à frange d’une trentaine d’année qui ont comme passion d’inventer et d’innover dans des objets fonctionnels (lance-flamme, mini-bar à l’intérieur d’une voiture, etc…). Mais le but ultime de leur passion, en tout cas au sein de ce film, c’est Medusa, une concept de voiture synonyme de liberté et de puissance diabolique qu’ils ont en tête et qu’ils aimeraient bien se voir réaliser. Mais cette passion va être mise de côté par l’un des deux types, Woodrow (Evan Glodell) qui va rencontrer une jolie fille blonde dans un bar, avec qui il vivra une histoire d'amour passionnelle qui tournera court, comme une sorte d'enfer dont il ne sera pas le seul à en baver…

mercredi 29 février 2012

"Martha Marcy May Marlene" : MMMM(h)...

Martha, Marcy May et Marlene : trois noms pour une seule fille. Martha, c'est celui que ses parents lui ont donné à la naissance, parents qu'elle a voulu quitter pour mener une toute autre vie, celle qui serait synonyme d'indépendance et de liberté. Elle va alors vivre la vie de Marcy May. Marlene ? Je ne sais pas trop pourquoi. Cela dure le temps d'un seul et unique coup de fil, un nom qui doit faire office d'un personnage, d'une identité que la jeune fille se plait (...ou se déplait) à incarner une fois de plus. Ce qu'il faut voir, c'est toute la psychologie - qu'on pourrait qualifier de schizophrénique - de ce personnage féminin incarné par la plus jeune de la fratrie Olsen, Elizabeth. Sa première expérience, elle l'a passe dans cette vielle petite ferme complétement recluse de la société. Ce camp de faux hippies a l'odeur de kolkhozes américanisés. C'est Patrick (John Hawkes) qui la détruira. D'apparence bienveillante voire séduisante, cet homme n'est finalement qu'un Charles Manson réincarné qui sera la cause principale de son départ et de l'histoire périlleuse et endurante qui l'attend. Sa sœur l'accueillera chez elle. Mais la paranoïa d'être suivie, retrouvée, la hantera à jamais. A moins que ce ne soit que la réalité.

Un film émouvant, qui touche l'être humain, sa psychologie, ses sentiments et qui a aussi touché les miens. Ce n'est pas un de ces thrillers qui font tout dans le paraître, les cris, le bruit, le parasite. Ce film est pur et esthétique à la fois. Elizabeth Olsen se présente comme un espoir féminin potentiel dans un cinéma surreprésenté par de rigolotes potiches. Celle-ci joue parfaitement son rôle, plus, elle le vit. Et c'est ce que j'apprécie tout particulièrement ici, le caractère du film est là, c'est elle (et le reste).
 

lundi 6 février 2012

"Trainspotting" : un titre insignifiant pour un film délirant.

Certes, il n'est pas sorti mercredi dernier (1996) mais il est bien. Pourquoi parle-je de lui si c'est pour dire, simplement, qu'il est bien? Je ne sais pas. Et d'abord, pourquoi ne parlerait-on pas de lui? Hein? Regardez-le. Non seulement, il vous parle de drogue à travers des "héros" qui avant d'être potes sont seuls. La drogue : "c'est mal", surtout quand ça vous pourrit. Je me suis marré, j'ai souri. Des mecs tous blancs comme leurs cachetons. Des meufs toutes serrées dans leurs robes et défoncées dans leurs têtes.

Mais ce n'est pas seulement un film à la Skins joué 15 ans plus tôt, un de ces métrages pour ados en soif de "défonçage" et de "serrage", les acteurs ont déjà, au moins 5 ans de plus (ça change tout), le tournage est plutôt bien travaillé, la façon que la caméra a de filmer le mouvement, les effets psychédéliques qui nous mettent à la place des personnages et de leurs trips, de leurs trips plus badants qu'autre chose, il faut se l'avouer. On rigole dans ce film, c'est vrai, mais il est jaune, voire noir, ce rire. Plusieurs scènes souvent nauséabondes et tragiques nous le confirment. Une histoire de drogués mais une histoire qui peut être vrai, qui l'a surement été et qui le sera encore, malheureusement.