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Etudiante en Information-Communication à l'Université Paris VIII

dimanche 27 janvier 2013

"Django Unchained" : difficile de l'exploiter

"My name is Django.", ainsi sera la réponse de cet esclave de veille de Sécession incarné par un Jamie Foxx tout en forme à la question "What’s your name?" posée par le frauduleux Dr King Schültz minutieusement représenté par Christophe Waltz. Ces deux hommes que rien ne semble lier de prime abord seront pourtant deux fidèles acolytes qui surmonteront nombre de péripéties ensemble. Schültz qui est en fait un malin chasseur de prime a besoin de l’aide de Django pour retrouver ceux qu’il doit tuer, en échange il lui rend sa liberté. Bon deal pour un esclave qui va d’ailleurs en profiter pour libérer sa bien-aimée, Broomhilda, Brünhild, comme on l’entendra. Ce dernier sera vu comme un associé, un « noir d’exception » diront les autres blancs. Ceux-ci seront souvent très étonnés, parfois amusés de le voir se trimbaler en costume de valet jusqu’au moment où le serviteur personnel de Calvin J. Candie, fidèle esclavagiste qui était prêt à affairer avec eux, découvrira le pot aux roses en devinant que les deux hommes n’étaient pas venus pour leurs « Hercunègres » mais pour la femme meurtrie de Django. A partir de ce moment-là on reconnait la patte sanglante et cynique de Quentin Tarantino. Des explosions de sang un peu partout, des coups de feu, des cris. Mais aussi des rires, des dialogues empreints d’humour et de dérision et enfin une bande originale authentique ; Ce film étant un remake du western spaghetti Django de 1966 dont la musique réalisée par le grand Ennio Morricone a été reprise. Tourné entièrement dans des paysages naturels et réels, seules les maintes scènes de violence seront composées à partir d’images de synthèse. 




Ce film traitant du sujet grave de l’esclavagisme va le transformer en un sujet touchant et humaniste à la fois. Tarantino y insère comme dans beaucoup de ses films une histoire d’amour un peu facile à la manière de l’industrie hollywoodienne mais bien que ce thème ait beau été traité à maintes reprises au cinéma, jamais on a pu voir un tel retournement de situation engagé par une mécanique de scénario qui parait pourtant assez simple avec des méchants, des gentils et de l'action. Un esclave noir révolté qui va se venger de ses maîtres blancs en les massacrant tous. Exception faite, il ne tuera pas ce faux docteur allemand qui deviendra son ami. Mais c’est cette simplicité, cette clarté évidente dans le scénario qu'il fallait néanmoins trouver qui va permettre à ce film de rester dans nos mémoires encore un bon bout de temps à la déception d’un Spike Lee choqué par la blaxploitation accrue et inexpliquée de Tarantino pourtant d'origine européenne.

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